La contrebasse - double bass
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LA CONTREBASSE

(Ger. : Kontrabass ; Ita. : contrabasso ; Spa. : contrabajo)

Le plus gros et le plus bas des instruments à cordes. Il a 4 cordes ou moins souvent 5 cordes accordées en quarte et sonnant une octave en dessous du violoncelle. Dans la musique de western, il est très connu pour sa contribution à l′orchestre où il apporte non seulement de la puissance et du poids et il participe à la fondation de la base rythmique. La contrebasse est également utilisée comme un instrument de continuo. Plus rarement, la basse est entendue comme soliste dans un large répertoire comprenant plus de 200 concertos. L′instrument, normalement joué en pizzicato, est un membre essentiel des groupes de jazz et de danses. Dans beaucoup de régions, il est utilisé dans les ensembles de musique militaire.

Plan de l′article
- 1° Structure et accord
- 2° L′archet
- 3° Histoire
- 4° Répertoire et performance
- 5° Jazz et musique populaire

1° Structure et accord

Les contrebasses varient beaucoup plus dans la forme et dans leur taille bien plus que d′autres instruments. Il y a deux formes différentes : l′une est en forme de violon, l′autre en forme de viole. Il y a très peu d′autres exemples de formes (guitare). Les basses en forme de viole ont généralement un fond plat. Les deux ouies sur la table d′harmonie sont en forme de C et occasionnellement, il y a un troisième trou en forme de rose. D′autres instruments sont façonnés plus strictement sur le modèle du violon. Des plus petites contrebasses, certaines sont légèrement plus grosses qu′un violoncelle, bien que certaines peuvent avoir un corps d′une longueur de 140 cm. La taille normale du corps trouvé en orchestre pour un ¾ quart est de 115 cm. Une des plus grosses est de 4,8 m de haut et a été réalisé par Paul de Wit pour le festival de musique de Cincinnati en 1889. Une des plus fabuleuses est sans doute celle fabriquée par Jean-Baptiste Vuillaume.

Jean-Baptiste Vuillaume (Mirecourt 07/10/1798 - Paris 19/03/1875)
C′était le plus célèbre des Vuillaume. Il vint à paris en 1818 et travailla chez Fr. Chanot puis en 1821 chez Léthé, facteur d′orgues qui avait aussi un magasin de lutherie. Il devient bientôt son associé en 1825. Les relations qu′il établit avec F. Savart, le célèbre acousticien, mûrirent son t talent et achevèrent de former son expérience. En 1828, il s′installa à son compte et sa maison devint l′une des plus importantes de Paris. Il se spécialisa dans la copie d′instruments italiens : A. Stradivari était pour lui le modèle de la perfection. Près de 3000 instruments sont sortis de son atelier. Il inventa un nouveau type d′alto : « le contralto », l′octobasse (Musée instrumental de conservatoire de Paris) et l′archet en métal.

"La construction d′un violon ne demande pas seulement un grand savoir-faire artisanal, mais aussi une richesse culturelle et artistique personnelles."

(Dictionnaire de la musique de Marc Honegger, collection Marc Honegger, volume L-Z chez Bordas, Paris 1993n, Nouvelle Edition (Première édition en 1970), Imprimé en 1993 chez Maury Imprimeur. Dépôt légal Oct 1993).

Octobasse
Gigantesque > Contrebasse, de facture francaise dont un échantillon est exposé au Musée du Conservatoire de Paris. Elle a 4 m de haut et comporte trois cordes (ut-1, sol-1, ut1) permettant d′atteindre la tierce majeure inférieure de la contrabasse moderne. Il est impossible de la jouer avec les seuls doigts, d′où l′adjonction de doigts métalliques fonctionnant comme un système de leviers, commandés par sept pédales ; sans oublier une petite échelle pour l′octobassiste. Le luthier qui créa ce géant, J-B. Vuillaume, perfectionna l′instrument deux ans plus tard, si bien que Berlioz prévoit 4 octobassistes dans son « orchestre idéal ». En 1889, l′américain John Geyer agrandit la caisse de résonance jusqu′aux dimensions jamais atteintes de 4,80m sur 2,80m. Cependant, Vuillaume et Geyer avaient eu des précurseurs dès le 17ème siècle. La « Grosskontrabassgeig » de M. Praetorius atteignait 2,28m et celle du South Kensington Museum de Londres, 2,47m. Elles furent suivies en 1830 et 1834 par deux autres essais, l′un à Vienne, l′autre à Paris par le contrebassiste Dubois. Bibliographie : W. Stauder, Alte Musikinstrument, Braunschweig, Klinkhardt & Biermann, 1973.

(Dictionnaire de la Musique, Science de la musique de Marc Honegger, vol. L-Z, Technique, Formes, Instrument. Bordas, Paris, 1976)

D′autres grands instruments (qui appartenaient à Dragonetti) sont au Musée d′Albert et de Victoria à Londres. La « basse piccolo », une petite et rare contrebasse utilisée en jazz est montée avec de fines cordes et est accordée une octave au dessus de l′instrument standard. La basse électrique est devenu plus populaire dans la musique jazz et les nouvelles musiques. Cela dispense le traditionnel corps acoustique utilisant des synthétiseurs et des amplis pour transformer le son. L′instrument normal à 4 cordes est accordé Mi,La,Ré,Sol. Sur les instruments à 5 cordes, la corde additionnelle du bas est communément accordée en SI (quelquefois C). Occasionnellement, une attache mécanique avec des leviers est utilisée à la place d′une cinquième corde. Le mécanisme permet au joueur d′étendre la longueur de la quatrième corde abaissant son ton à Do. Bien qu′utile à l′orchestre, il est impossible de pratiquer cette technique dans les passages rapides ou en glissandi. Beaucoup de pièces du répertoire solo requiert l′utilisation de la scordatura, la plus commune étant F#-B-E-A, habituellement appelé : « accord de solo ».

La scordatura
(Ital.) procédé qui consiste à modifier l′accord habituel d′une ou de plusieurs cordes d′un instrument. Le nouvel accord est indiqué au début du morceau. L′interprète n′a pas à intervenir, l′auteur tenant compte dans sa notation de la transposition effectuée. Connue et pratiquée depuis le 16ème siècle dans la musique de luth, la scordatura s′est étendue aux instruments de la famille des violons au cours du 17ème et 18ème siècle. Bach l′emploiera dans sa 5ème suite pour cello seul. Connue en Allemagne sous le nom de « Verstimmung », en France : « jeu à cordes ravalées ».

(Dictionnaire de la Musique, Science de la musique de Marc Honegger, vol. L-Z, Technique, Formes, Instrument. Bordas, Paris, 1976)

Cela donne à la basse un son beaucoup plus clair qui projette mieux mais depuis que les cordes en acier recouvert d′aluminium ou les cordes en nylon ont remplacé leurs prédécesseurs en boyau épais, cela est contestable si la pratique de la scordatura est encore nécessaire. Mais très tôt les basses ont de larges chevilles en bois. Comme la taille de l′instrument lui-même, il n′y a pas de longueur de jeu arrêtée. Beaucoup d′instrument à l′orchestre ont une longueur arrêtée de 105cm mais il y a souvent des variations entre 100 et 110cm. La musique orchestrale pour les instruments est notée une octave en dessous du ton entendu, beaucoup de pièces du répertoire solo utilisent l′écriture réelle mais cette pratique se confine exclusivement en Italie et réfère souvent au « vieux système de notation italienne ».

Voici l′accord de la contrebasse accordée en quarte. Mi étant la note la plus grave.


Accord des cordes de la contrebasse

Pour écouter les cordes à vides de la contrebasse, lancez la lecture :

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2° L′archet

Un archet est un accessoire utilisé pour jouer de certains instruments de musique à cordes frottées. Il s′agit d'une baguette de bois (le plus souvent de pernambouc) ou de fibre de carbone sur laquelle sont tendus des crins que l′on frotte contre les cordes. Pour assurer une meilleure adhérence des crins sur les cordes (et donc un meilleur son), on enduit les crins de colophane (résine). L′archet moderne est pourvu d′une vis de réglage qui permet d′ajuster la tension des crins.
Plusieurs instruments se jouent avec un archet : le violon, l′alto, le violoncelle, la contrebasse, la viole de gambe, etc.
L′inventeur de l′archet moderne fut François Tourte (1747-1835), il était le premier a utiliser le pernambouc et donna a l′archet sa forme et fonction actuelle. Jean Baptiste Vuillaume travaillait dans la tradition de Tourte et améliora encore les fonctions. Un grand nombre de célèbres archetiers européens sortent directement ou indirectement de l'école Vuillaume.

Citation de Giovanni Battista Viotti : "Le violon, c'est l′archet."

L′archetier est l′artisan spécialisé dans la fabrication des archets.

Archet

Archet " Col Legno " standard - modèle en carbone

Archet allemand et français

Archet français et allemand

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3° Histoire

L'histoire de la contrebasse remonte à la création de la famille des violons au XVIième siècle en Italie. Pendant longtemps, et aujourd'hui encore dans certains milieux, la Contrebasse fut considérée comme appartenant à la famille des violes de gambe car cette famille d'instruments avait eu une évolution parallèle à celle des violons et surtout une importance bien plus grande au niveau musical: en effet le violon et ses parents n'étaient acceptés, en France, que comme gagne pain. On jouait de la viole de gambe et on vivait du violon. Une gravure de 1580 représente pourtant une des premières contrebasses de violon en France et par ailleurs on a retrouvé une grande quantité d'instruments qui ne peuvent pas être de la famille des violes de gambe de par leur facture et qui pourtant sont les ancêtres des contrebasses actuelles. Cet instrument, le plus grave de la famille des violons, est lourd et très volumineux. Il est donc naturel que pendant longtemps il n'ait eu que très peu de succès auprès des musiciens qui obligèrent les luthiers à apporter quelques modifications par rapport à un instrument qui serait une réplique exacte du violon en beaucoup plus gros.
On peut noter aujourd'hui ces principales évolutions:
Mécanisme de tension des cordes: La tension des cordes sur une contrebasse est bien trop importante pour permettre un réglage précis par le simple truchement de chevilles en bois. Elles furent donc remplacées par un système de roue et vis sans fin. Changement d'accord: Les instruments de la famille du violon sont tous accordés en quintes sauf la contrebasse qui l'est en quartes, ce qui a pendant un temps amené à penser qu'elle était issue de la famille des violes de gambe. En fait un accord en quartes rend la contrebasse plus facilement jouable car le musicien effectue moins de changements de position. Altérations de la caisse harmonique: afin de faciliter le jeu du musicien en position haute, les épaules de la contrebasse se firent tombantes, d'abord en forme de pomme puis de poire. De plus les éclisses de la partie supérieure furent rétrécies car leur épaisseur, trop importante, gênaient le jeu. En tenant compte de ces modifications dues à la sagesse des luthiers, on peut aujourd'hui classer les contrebasses en 3 grandes familles:
- Tables de fond plat à pan coupé vers le haut.
- Tables de fond voûtée à pan coupé vers le haut.
- Tables de fond voûtée incurvée au niveau du talon du manche.
L'emploi de la contrebasse dans les orchestres au XVIIIième siècle était des plus restreints en France, contrairement au violoncelle, alors que partout ailleurs en Europe les proportions de contrebasses et violoncelles étaient identiques sinon favorables à la contrebasse. Jusqu'au milieu du XIXième siècle, les contrebasses étaient disséminées un peu partout dans l'orchestre et ce n'est qu'en 1844 qu'Hector Berlioz décrivit la disposition actuelle des instruments dans l'orchestre. L'enseignement de la contrebasse a quant à lui trop souvent été un vrai calvaire. Vers 1830, il n'existait encore aucun traité didactique, la contrebasse jouissait de préjugés défavorables auprès du public et des musiciens, et les professeurs et directeurs d'écoles incitaient leurs plus mauvais élèves à jouer de la contrebasse.
La contrebasse a donc déjà un passé bien mouvementé. Il est toutefois déplorable que dans certains milieux elle passe encore pour un instrument de seconde catégorie alors que ses qualités d'instrument soliste ont été démontrées aussi bien dans le répertoire classique que jazz. L'engouement que semble susciter la contrebasse depuis près de vingt ans semble cependant démontrer qu'elle risque d'avoir un essor comparable au XXIième siècle que le violon au XIXième siècle.

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4° Répertoire et performance

L′inhabituelle TrillenSymphonie (Symphonie des Trilles) en Ré de Telemann (1730) pour deux contrebasses, chalumeau, flûte et harpe continuo montre comment il traite différemment le haut et le bas (registre grave et registre aigu). Peu d′autres musiques de solistes sont connues du 18ème siècle (concerto de Stamitz par exemple est une transcription d′une partition d′alto). On retrouve des parties de solo dans les symphonies de Haydn n°6-7-8 dans le début des années 1760. Alors, à partir de 1765, pas moins de 28 concertos apparurent (Vanhal, Haydn, Zimmermann, Franz Hoffmeister, Johannes Sperger et Dittersdorf). En 1791, Mozart écrivit son air « Per questa bella mano » (K612) pour basse et contrebasse pour être joué par le chanteur Gerl avec le bassiste Friedrich Pischelberger (1741-1813). Les deux étant engagés dans la production de la Flûte Enchantée sous Shikaneder. Cette partition fut publiée en 1822, ce fut une des premières partitions virtuoses pour contrebasse. Pischelberger et Johannes Sperger étaient les plus exceptionnels virtuoses de l′école autrichienne. Les travaux de Sperger contiennent 18 concertos, 3 airs de concerts avec soprano, cassation et quatuor. Il joua une cinq cordes qu′il accorda de différentes manières. Josef Kampfer (1735-1788), un virtuose hongrois tourna en Europe à la fin du 18ème siècle et il a dit avoir été impressionné par Haydn. Bien que Kampfer voyagea en Europe (Saint Pétersbourg, Copenhague, Hambourg et Londres), ce n′est qu′à partir du moment où Domenico Dragonetti s′installa à Londres que la contrebasse gagna en popularité en Angleterre.
Le succès de Dragonetti fut unique. Il comptait beaucoup sur des amis Haydn, Beethoven, Hummel, Spohr, Liszt et beaucoup d′autres. Rossini avait une grande estime de Dragonetti et il composa un duo pour contrebasse et violoncelle pour lui et le banquier Sir David Salomons, un violoncelliste amateur. (Cherubini entra dans la classe de D.B. du Conservatoire de Paris).
Giovanni Bottesini, virtuose italien, eut une autre approche de la basse. Beaucoup de critique à propos de son jeu puissant et son habileté à jouer dans différentes tonalités mais d′autres méprisent son style grinçant et lourd. Bottesini est doté d′un son délicat et d′une agile technique qui stupéfia les audiences et son habileté était remarquable. La seconde moitié de sa Méthode Complète pour Contrebasse explique comment il étendit la technique par l′utilisation d′arpèges et de très hautes harmoniques. Mais Bottesini n′était pas seulement un virtuose international mais aussi un compositeur très respecté et chef d′orchestre. Dans diverses occasions, il dirigea ses propres opéras et joua ses propres pièces solo durant les entractes. Il étudia la composition avec Verdi.

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5° Jazz et musique populaire

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